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Photo du rédacteurEl Táctico

ÊTRE UN BON N°6 : LA NOTICE

Dernière mise à jour : 24 mars 2019

S’il y a un poste indispensable dans le football, où un joueur doit être constamment à la hauteur au risque de plomber son équipe, c’est bien le poste de milieu défensif ou n°6. Ce poste n’est d’ailleurs pas fait pour tout le monde et exige des capacités colossales tant dans le jeu sans ballon que dans le jeu avec ballon. Observations.

Casemiro, n°6 impérial depuis son arrivée au Real Madrid


Pour commencer, il faut diviser le rôle du n°6 en deux parties : la partie défensive, son rôle initial, et la partie offensive où il doit tout de même apporter une certaine présence.


I/ Défense


Avant toute chose, le milieu défensif doit être un bon récupérateur et avoir une solidité défensive. C’est la base du n°6 : disposé devant la défense, il doit être en mesure de récupérer le ballon pour dominer le milieu de terrain et empêcher toute tentative adverse de créer des décalages exploitables. Pour preuve, les meilleurs milieux défensifs cette saison sont tous des récupérateurs hors-norme : Casemiro accumule une moyenne de 2.1 interceptions par match après 23 rencontres en Liga, tandis que N’Golo Kanté a une moyenne de 2 interceptions par match en 26 rencontres de Premier League. Aussi, à un niveau plus pas, la révélation française Abdoulaye Doucouré détient un score moyen de 1.5 interceptions par match après avoir joué à 29 reprises dans le championnat anglais.

Bien évidemment, les interceptions doivent de préférence être "propres" tout en étant déstabilisantes. Comment ? Pas mieux que le mancunien Nemanja Matic pour le démontrer :

L’aisance défensive ne passe pas que par les tacles et les interceptions : le 6 doit aussi être capable de faire des choix judicieux pour apporter un équilibre en défense sans oublier aussi un bon placement pour protéger la structure défensive de son équipe. Une compréhension de l’espace est donc nécessaire pour un n°6. Exemple avec Casemiro qui fait preuve de bon sens et préfère maintenir la structure du Real contre l’attaque parisienne au lieu de faire un changement de poste inutile :

II/ Attaque


Son rôle défensif est primordial, mais le 6 doit s’adapter au football moderne qui exige de lui des capacités offensives ou au moins exige de lui qu’il permette l’initiation d’une action intéressante pour ses partenaires.


De nos jours, un 6 peut carrément s’imposer comme pilier de la transition défense-attaque et par conséquent doit être très mobile et présent un peu partout. Il suffit de s’appuyer sur l’excellent Kanté, qui s’affirme parmi les meilleurs du poste depuis le titre de Leicester City. Contre Arsenal en 2016 (avec Leicester) par exemple, sa touchmap et heatmap avait montré le rôle redéfini de n°6 qui se rapproche du « milieu box to box » :


A Chelsea, N’Golo Kanté est toujours une référence et continue d’affirmer le rôle touche-à-tout du n°6 puisque face à Liverpool par exemple il avait touché le plus de ballons après César Azpilicueta.


Une excellente compréhension de l’espace est aussi obligatoire pour réussir à jouer ce poster : la plupart du temps, cette compréhension passe par les décrochages pour être libre face au jeu et donc contribuer au progrès vertical de l’équipe sur le terrain (être de ¾ pour bien recevoir le ballon et être orienté face au jeu).


On exige aussi du milieu défensif d’être le fer de lance de la relance : il est souvent celui qui décroche entre les deux défenseurs centraux pour créer une supériorité numérique au moment de ressortir le ballon (j’en discute dans l’article de Man City avec Fernandinho*). Busquets, la référence de ce poste, a une position moyenne qui montre bien cette importance du MDC à la relance :

Cette compréhension de l’espace se traduit également par un positionnement excellent pour ouvrir des lignes de passes ou pour exploiter des espaces libres laissés par l’adversaire, sans oublier des appels entre les lignes ou dans les intervalles.


Enfin, le n°6 actuel doit, avec le ballon, orienter le jeu ou assurer le contrôle du ballon. Il est de plus en plus encouragé à devenir un créateur, et doit donc guider le jeu de manière verticale avec des passes précises pour ouvrir des espaces vers l’avant.


Il doit aussi assurer le maintien du ballon lorsque l’équipe subit la pression adverse, en utilisant une certaine capabilité à briser le pressing adverse grâce à une aisance balle au pied ou encore une remise en une touche pour se sortir du pressing. Démonstration avec un Verratti impressionnant face au Barça en 2014/2015 :

Le n°6 est généralement là pour faire jouer ses partenaires : il doit donc, dans la plupart des cas, donner le ballon de manière simple à des joueurs plus créatifs. Par exemple, le madrilène Casemiro tend à passer à Modric et Kroos qui eux se chargent de créer et d’exploiter de l’espace pour leurs partenaires comme en témoigne ces passmaps :







































Conclusion :

En définitive, voici toutes les qualités plus ou moins nécessaires d’un milieu défensive : l’analyse est brève mais suffisante pour comprendre ce dont on exige d’un MDC (au-delà de ces atouts défensifs). J’espère avoir aidé ou inspiré des amateurs à aller s’entraîner pour acquérir ces atouts et pourquoi pas devenir des futurs n°6 à succès !

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