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  • Photo du rédacteurEl Táctico

LES BLEUS : À JAMAIS DANS L'HISTOIRE

Dernière mise à jour : 19 juil. 2018


Contre toute attente, ils l’ont fait. Loin d’être favoris, les Bleus se sont accrochés à leur bonne étoile et sont maintenant les grands vainqueurs. Incroyable. Phénoménal. Irréel. Retour sur cette finale, entre espoir croate et pragmatisme tricolore, avec un focus sur la prestation française.

La France, une défense au point :

Impensable il y a quelques mois, concevable depuis France-Uruguay… les tricolores sont bien la meilleure défense du Mondial. Et encaisser deux buts n’a pas entaché le bilan défensif de l’équipe, avec une organisation tactique très bien pensée. Décryptage.


Pour les Bleus, un bloc défensif simple en 4-4-2 à plat. Des principes basiques également mais très efficaces avec :

- des lignes milieu/défense serrées

- fermeture rapide des espaces sur les ailes avec marquage zonal

- intervention physique dans le centre en cas de pénétration axiale


La discipline tactique des hommes de Deschamps est tout bonnement impressionnante. Du début à la fin de la rencontre, la structure défensive est restée intacte et miser sur la lenteur des français à fermer les espaces était infaisable. Une grande erreur pour la Croatie donc, qui comptait sur une lenteur de l’adversaire à fermer l’espace sur les ailes pour accélérer le tempo et pénétrer la surface. Mais rien à faire, le 4-4-2 tricolore est resté immuable (voir structure collective dans la passmap).

Un 4-4-2 bien organisé avec seulement un placement étrange (Mbappé) exigé par l’entraîneur

Pour les nouveaux champions du monde, pas de plan anti-Modric ou anti-Rakitic. Deschamps a vite compris que faire travailler son bloc comme une unité priverait les milieux croates de se trouver. C’est simple : laisser le duo toucher le ballon, oui, mais sans conséquence dangereuse. Chaque touche de balle pour les milieux a été surveillée et interceptée par l’adversaire car juste en face du bloc défensif français.


Résultat pour la Croatie : beaucoup de touches de balle et de fortes connections de passes… mais une faible pénétration dans la surface. On exclura donc tous les débiles (coucou les Belges) qui nous diront que la Croatie a bien mieux joué que son adversaire. Avec une moyenne de 0.9 xG dans la rencontre, autant dire que les croates n’ont pas vraiment apporté de danger.


Ce qui fait aussi la particularité des Bleus en défense, c’est leur puissance physique. Dans les duels, peu peuvent rivaliser avec l’entrejeu français. Les statistiques sont catégoriques… Paul Pogba ? Milieu ayant le plus de duels réussis (58) de la compétition. N’Golo Kanté ? Une moyenne de quasiment 3 interceptions par match, avec 7 rencontres jouées.


Et on peut encore continuer, avec des exemples comme Blaise Matuidi ou même Olivier Giroud pas du tout ingrat dans les transitions défensives. Des chiffres différents pour un même constat : à coups de discipline tactique et de domination physique, les Bleus sont quasiment injouables défensivement.


Mais n’exagérons pas : le bilan n’est pas parfait. Un défaut avec le dispositif de Deschamps est sa fragilité sur les half-spaces. Zone où les croates ont beaucoup joué. Cela a permis au jeu croate d’être plus rapide et moins jouable pour le rival, avec beaucoup de renversements de côtés intéressants (voir vidéo de Football Bloody Hell).

Rien de grave toutefois, à cause d’une performance offensive assez mitigée de l’adversaire à mon goût. Trop de passes latérales pour chercher la solution sur les ailes, peu de passes verticales "casseuses de lignes"…


Ça n’enlève en rien le mérite de la France. Si la verticalité n’a pas été très bien gérée par les croates, c’est aussi grâce aux tricolores. Imposants physiquement dans l’axe, éveillés dans leur marquage et efficaces dans leurs interceptions : aucune chance pour les Vatreni.


La transition rapide, nouvelle arme des Bleus :

Après des mois de préparation, des matchs à répétition et une multitude de critiques/doutes… la France a enfin trouvé son identité de jeu. Loin du beau jeu qui semble avoir pris de l’âge, les tricolores se penchent plutôt sur les contre-attaques et le jeu rapide. Et avec beaucoup de réussite ! Analyse.


Avant de parler tactique, sortons d’abord les statistiques pour en savoir plus sur l’efficacité de l’Hexagone :

41.4% des tirs cadrés de l’EdF ont fini au fond des filets lors de ce Mondial 🏆. Meilleur pourcentage pour un vainqueur depuis 1966. Réalisme 🎯 - OptaJean

Un chiffre monumental, et c’est un euphémisme. Mais, comment Deschamps et ses hommes ont-ils pu passer d’un 0-0 face aux danois à cette stat ? Jetons-y un coup d’œil plus précis.



Une autre fois, Deschamps choisit de mettre en place des principes simples mais diablement efficaces. En contre-attaque, on retrouve souvent ces caractéristiques dont on parlera brièvement :

- appui aérien/au sol sur Giroud pour 2nd ballons

- exploitation des ouvertures laissées par l’adversaire

- usage des qualités individuelles au service de la contre-attaque


Le premier atout français mérite beaucoup qu’on s’y étale. Olivier Giroud, même avec un compteur vierge pendant la compétition, redéfinit vraiment l’importance d’un n°9 dans une équipe. Pivot, il a tout simplement le rôle d’obtenir les ballons aériens pour faire jouer les autres. Et autant dire qu’il y excelle : une moyenne de 3.3 duels aériens gagnés en CdM ! Pareil pour le jeu au sol, Giroud y occupe aussi un rôle central.


Mais comment cela fait-il profiter les Bleus ? Eh bien, aussi simple que cela puisse paraître, donner le ballon directement à Giroud est très productif offensivement. Un duel aérien remporté revient à gagner les seconds ballons pour Griezmann et Mbappé. Une touche de balle de Giroud revient également à livrer le ballon aux deux joueurs dans les meilleures conditions. Ces derniers ont alors un temps et espace considérable pour prendre une décision face au but. Et avec des perles comme ces deux-là, rares sont les occasions gâchées… d’où la statistique évoquée tout à l’heure.


Les transitions rapides sont aussi une opportunité pour la France de punir ses adversaires pour les espaces qu’ils délaissent. Généralement, c’est en passant par les flancs. On retrouve souvent une ouverture faite par la montée de latéraux adverses, l’occasion pour le jeune Mbappé de percer sur les ailes. Et retrouver avec lui un support important, dans l’axe ou dans la surface.


Autre alternative : les 3 étapes simples de DD. Récupération – Passe directe en profondeur – Course derrière la défense. Une énième fois : simple mais puissant. Cet enchaînement est parfaitement adapté au collectif tricolore. En effet, la précision de passe de Pogba combinée à la rapidité sans égale de Mbappé font de ce combo un cocktail offensif explosif. Le 3ème but de la Pioche en est une démonstration.

Petit bonus : les coups de pied arrêtés. Devenus un atout précieux pour l’Équipe de France, les set-pieces ont grandement permis aux Bleus de se frayer un chemin vers la victoire ultime. En même temps, avec le gabarit des joueurs…

=> Raphaël Varane : 1.91 m

=> Paul Pogba : 1.91 m

=> Benjamin Pavard : 1.86 m

=> Lucas Hernandez : 1.83 m

=> Samuel Umtiti : 1.82 m


Conclusion :


En somme, une victoire qui signe la fin du jeu séduisant et la gloire de l’efficacité. Mais qu’importe, les Bleus sont sur le toit du monde. Avec la manière ou pas, la deuxième étoile est là et elle n’a jamais autant brillé que sur le maillot tricolore.


Les mêmes qui disent que ce n’est pas mérité ou que ce n’était pas bien joué sont d’ailleurs ceux qui disaient que c’était impossible. Mais il ne faut jamais oublier, quel que soit la difficulté du challenge : impossible n’est pas français.

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